PERFORMANCES EXCEPTIONNELLES“ENVELOPPEMENTS / DÉVELOPPEMENTS”
ALINE RIBIÈRE JACQUELINE SALMON
Karine Saporta dans la célèbre “Robe de La Bête” créée pour Karine Saporta par Aline Ribière à la galerie Alain Oudin.PERFORMANCE 2 :
Habillage de la “Robe du Japon” par Elie Balassis.
“Enveloppements Développements” donne en effet une chance unique au visiteur de plonger simultanément dans l’univers sensible et poétique de la plasticienne Aline Ribière et de retrouver le style photographique de Jacqueline Salmon dont l’appareil restitue ici, en noir et blanc, les performances historiques ainsi que les temps forts de la création des “vêtements de l’imaginaire” signés par l’artiste…
Autant de robes imprévisibles, de cafetans improbables, de mues inconcevables, de peaux fabuleuses imaginées par Aline Ribière au fil du temps.Plasticienne depuis toujours – comme d’autres peignent ou sculptent – Aline Ribière conçoit et réalise ce qu’elle a initialement nommé des vêtements de l’imaginaire. Certes des objets d’emblée non déterminés par des fonctions d’usage, même festives et extraordinaires. Mais des objets plastiques où se troublent les repères du regard : Sculpture, tapisserie, ouvrage de dames, art textile, art-corporel…? Son art tient de la peinture vénitienne, du Surréalisme, du Quilting américain, de l’Opéra baroque, et du No japonais. Les sollicitations qui déportent Aline Ribière vers le spectacle, la mode et les succès rencontrés ont contribué à brouiller les repères. Figure majeure de la photographie française, Jacqueline Salmon est une artiste dont la créativité et la liberté éblouissent autant qu’elles étonnent à chaque exposition. À l’instar des DJ pour la musique, son art mixe aujourd’hui avec un extrême raffinement le trait (par elle) dessiné, la peinture classique et … la photographie…De très nombreux musées et festivals (tels que récemment les Rencontres de photographie d’Arles ou le Musée d’art moderne André Malraux au Havre) accueillent des expositions personnelles de Jacqueline Salmon.Ses derniers travaux « le point aveugle. périzoniums » : étude et variations autour de la figure du christ et du périzonium : un voile de pudeur élevé au rang de relique ou “Èves/herbiers”, œuvre inédite montrée pour la première fois au KAGE en septembre octobre 2023 sont des œuvres délicieusement composites d’un esthétisme puissant et que l’on pourrait qualifier de post-modernes.Au cours de la soirée évènement du jeudi 9 novembre 2023 à partir de 18h30, vous aurez l’occasion d’assister à une performance conçue et mise en scène par Karine Saporta, à partir d’une robe spécialement confectionnée pour elle par Aline Ribière, intitulée “La Bête”.“J’étais particulièrement intéressée par la proposition de Karine Saporta, car elle me demandait de lui créer un vêtement — pas un costume — qui la représente. Il m’a plu aussi qu’elle ne cherche pas par ce contact une nouvelle costumière car elle en avait une à cette époque : Laurence Perquy. Elle m’avait précisé qu’avec ce vêtement quel qu’il soit, même s’il n’était pas aisé à danser, elle ferait une performance. Ce ne sont pas ses termes exacts, mais c’est ce que j’avais compris de la commande. J’avais apprécié dans sa danse une forte présence sensuelle, voire animale, et aussi la façon dont elle pouvait donner à son corps la forme d’un arc en tension perceptible, forme corporelle que je trouvais plus tard dans le travail de Louise Bourgeois. Je me suis attachée à cette facette. La robe est devenue La Bête. Dans mon esprit il était clair que je ne faisais pas son portrait mais que je travaillais guidée par cette perception charnelle et énigmatique qui pour moi allait au-delà de sa séduction de femme parfois provocante. Ce travail a été important pour moi car il m’a permis de donner matière et forme à une perception. Pour ressentir le contact de cette robe, la ‘signer’ en quelque sorte, je l’ai revêtue, et j’ai voulu la vivre avant de la donner. Nous étions chez ma belle-mère et Marc a spontanément fait des Polaroids.”
Aline Ribière.
Performance 1
Karine Saporta dans la célèbre “Robe de La Bête” créée pour Karine Saporta par Aline Ribière à la galerie Alain Oudin
Au cours de la soirée évènement du jeudi 9 novembre 2023 à partir de 18h30, vous aurez l’occasion d’assister à une performance conçue et mise en scène par Karine Saporta, à partir d’une robe spécialement confectionnée pour elle par Aline Ribière, intitulée “La Bête”.
“J’étais particulièrement intéressée par la proposition de Karine Saporta, car elle me demandait de lui créer un vêtement — pas un costume — qui la représente. Il m’a plu aussi qu’elle ne cherche pas par ce contact une nouvelle costumière car elle en avait une à cette époque : Laurence Perquy. Elle m’avait précisé qu’avec ce vêtement quel qu’il soit, même s’il
n’était pas aisé à danser, elle ferait une performance. Ce ne sont pas ses termes exacts, mais c’est ce que j’avais compris de la commande. J’avais apprécié dans sa danse une forte présence sensuelle, voire animale, et aussi la façon dont elle pouvait donner à son corps la forme d’un arc en tension perceptible, forme corporelle que je trouvais plus tard dans le travail de Louise Bourgeois. Je me suis attachée à cette facette. La robe est devenue La Bête. Dans mon esprit il était clair que je ne faisais pas son portrait mais que je travaillais guidée par cette perception charnelle et énigmatique qui pour moi allait au-delà de sa séduction de femme parfois provocante. Ce travail a été important pour moi car il m’a permis de donner matière et forme à une perception. Pour ressentir le contact de cette robe, la ‘signer’ en quelque sorte, je l’ai revêtue, et j’ai voulu la vivre avant de la donner. Nous étions chez ma belle-mère et Marc a spontanément fait des Polaroids.”Aline Ribière.
La création est composée d’un ensemble de 27 chasubles aux formes épurées, épannelées dans un tissu moiré et transparent.
« C’est par « l’envêtement « en strates successives des 27 robes superposées en un ordre décroissant, que le corps de la femme s’efface progressivement au fur et à mesure que la robe prend corps.
Chaque pièce est méthodiquement datée ce qui permet d’enregistrer le rapport au temps (celui de la confection des 27 chasubles) et de visualiser le rapport à l’espace (le passage du plat au volume et sa réversibilité). Évoquant le caractère voluptueux de ce rituel à la fois indicible et palpable, où la peau s’associe à la sensualité des matières et garde en mémoire les mains qui ont confectionné ces enveloppes vestimentaires, Jean Paul Rathier parle d’une “érotique du tact” ».
Belle Rive – Espace d’art et Maison de la Photographie Normandie,
Quai Georges Thierry 14150 Ouistreham Riva-Bella.