Description du projet
Création 1989
Une production du Centre Chorégraphique National de Caen/Basse-Normandie, Mercat de les Flors/Barcelone
en coproduction avec le Festival d’Eté de Seine-Maritime, le Théâtre de la Ville/Paris avec le concours de l’Association Française d’Action Artistique (A.F.A.A.), l’Institut Français de Barcelone, La Fondation Cointreau pour la création contemporaine, Arcate/Fondation Calouste Gulbenkian.
“Lorsque se détend le garreau qui compresse les veines où coule le sang étranger, alors quelque chose dans les muscles s’écoule comme un élixir, comme une hormone, précisément riche en substances que réclamait notre chimie. Ce sang là, je ne sais pas pourquoi, il importe qu’il traverse nos corps et nos esprits… L’on pourrait imaginer qu’il s’est vidé de ses richesses, lorsque rien n’est plus venu le nourrir…
Et réellement, d’où vient-elle cette substance qui coule dans le corps d’un même peuple?”
Karine Saporta
Dès l’arrivée du Cid
Le Taureau petrifié
comme ébloui par une merveille
le regarde fixement.
Il passe alors à l’attaque
rapide comme une flèche,
mais la lance aiguë du Cid veille
et le blesse derrière l’oreille gauche.
Surprise la bête surgit,
et trempée de sueur et d’écume
charge une seconde fois ;
et la lance à pointer d’acier
la frappe à nouveau.
Mais maintenant Rodrigue attend
de pied ferme avec l’audace du héros.
La foule est muette d’angoisse.
“Fiesta antigua de toros en Madrid” par nicholas Fernandez de Moratin.
Et ma danse ressurgit.
Heureuse, physique… Tracée comme un rêve de chaleur dans la brume
Je peins cette oeuvre de l’ombre délicieuse de leurs corps de Midi.
Karine Saporta – février 1989
Sur scène un décor entre la salle d’opéra aux fauteuils rouges, aux corniches d’or et… l’arène.
Des petits bancs où vont s’asseoir des toreros, du sable où s’avance pesamment un taureau… et les yeux bleus des belles étrangères, extatiques, pâles, ravies.
Traversées par le rêve.
Chaude, baroque, cette œuvre sur le regard-même, la peinture-même et l’Espagne… est aussi renversante comme un miroir.
La salle de spectacle (au cours même du spectacle) s’y mire et s’y reflète entourée de minotaures, de matadors, de Chimènes, de Rodrigues en plein soleils et en noir salle.
Extraits de presse au sujet du spectacle :
“Avec ses Taureaux de Chimène Karine Saporta crée un climat fantastique et onirique très extraordinaire.”
René Sirvin – Le Figaro
“Saporta : les yeux de Chimène.
Une vision de l’Espagne fantasque et voluptueuse.
Un ballet ? Mieux. Une corrida…
Une brûlante litanie, signée Corneille. Ainsi ressassés, les vers du Cid acquièrent un pouvoir, une beauté insoupçonnés. Responsable : Karine Saporta, sulfureuse diva de la nouvelle danse.”
Simone Dupuis – L’Express
“Karine Saporta a créé un spectacle sensuel où la gestuelle de ses danseuses voluptueuses appelle l’émoi de la chair.”
P. Amine – Max
“L’audace enfin ! Une artiste, tout simplement, qui vraiment crée sans se soucier de qui que ce soit, et c’est là un événement considérable. (…) Spectacle en effet, qui durablement marquent ceux qui l’ont vu.”
Guy Pacheu – Ouest-France