Description du projet
Reprise 1998, Création 1993
Création chorégraphique à partir de la musique de l’opéra PHAETON de Lully
Créé les 14 et 15 mai 98 au Théâtre de Caen
Surnommé à sa création « l’opéra du peuple », PHAËTON est une tragédie lyrique de Lully créée en 1683 sur un livret de Quinault.
Il est inspiré des « Metamorphoses d’Ovide ».
C’est dans PHAËTON que Quinault se révèle être un auteur de l’envergure de Racine par la grande finesse de son analyse des sentiments et des passions de l’âme.
Karine Saporta avait mis en scène l’opéra en mai 93 pour l’inauguration du Nouvel opéra de Lyon.
Avec cette version chorégraphique à partir d’extraits de l’opéra, elle a souhaité trouver à travers le geste, la poésie du texte et la psychologie des personnages.
Utilisant souvent pour base les petits pas contenus de la danse Baroque, cette chorégraphie sans être le moins du monde une reconstitution est néanmoins très influancée par la vision du monde des formes et des mythes, caractéristique de la deuxième moitié du XVII siècle.
L’ARGUMENT DE L’OPERA
Jupiter a pour fils Epaphus amoureux de Libye, la fille du roi d’Egypte, Merops.
Phaëton, fils du Soleil et de Clymène (elle même fille de Protée – Dieu de la mer) a une idylle avec Théone.
Mérops accorde la main de sa fille Libye à Phaëton pour que celui-ci lui succède au trône du royaume d’Egypte.
Phaëton par ambition décide de renoncer à Théone et d’épouser Libye.
Alors que Phaëton triomphe, Epaphus, son rival, lors d’un défi met en doute la filiation divine de Phaëton ce qui pousse celui ci à obtenir de sa mère Clymène, des preuves irréfutables de son hérédité divine.
Clymène, fille de Protée demande à ce dernier de prophétiser le destin de Phaëton.
Celui-ci dans une prophétie terrible annonce qu’à cause de sa témérité, le fils de Clymène connaîtra une chute fatale
Extraits de presse au sujet du spectacle
“En créant à Caen “Phaeton” à partir d’extraits de l’opéra de Lully, Karine Saporta fonde un nouveau genre: l’opéra chorégraphique et s’est un vrai regard que porte la chorégraphe sur l’univers du XVII ème sans jamais se départir de l’ originalité de son imaginaire…”
A.Izrine – Danser
“Transparence, évanescence, incandescence, métamorphose du réel et vertige entre terre et ciel, ce sont là des notions qu’il faut savoir déceler pour appréhender la vision de Karine Saporta qui s’inscrit loin, très loin, de nos repères matériels et habituels.”
A. Jeanne/La Presse de la Manche
“Avec les airs et les pièces purement instrumentale, Karine Saporta retrouve l’essence de la danse baroque dans les mouvements des bras et les petits pas contenus…
Plastiquement ce Phaëton est splendide… sur un sujet où se côtoient mythologie, divin et magie, Karine Saporta crée une symbolique complexe autour du cercle, du feu et du reflet (il n’y a pas moins de trois Phaëton sur scène) d’où émergent des images fortes. Chaque toile peinte qui disparaît ouvre une nouvelle profondeur de champ dans un jeu de perspectives et de trompe-l’oeil fascinants.”
J.-Y. Linot/Liberté de Normandie
“C’est là que réside l’intérêt de ce nouveau “Phaëton”, dans cette traduction essentiellement dansée. A l’intérieur des contraintes, Karine Saporta a démontré une belle liberté imaginative.
Les images captivantes dont la chorégraphe a le secret naissent de la conjugaison des costumes superbes et étonnants et du jeu des lumières et des rideaux du des décors. Entraînant dans un monde de mythes, d’astres et de cieux (remarquable 4ème acte le Palais du Soleil), elles ont contribué à magnifier l’excellente interprétation des danseuses et danseurs.”
Xavier Alexandre/Ouest-France
Production Centre Chorégraphique National de Caen/Basse-Normandie
Coproduction : Théâtre de Caen
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D’après l’opéra de jean-Baptiste LULLY Conception, mise en scène et chorégraphie : Karine Saporta (Une production de l’opéra de Lyon)
Surnommé à sa création «l’opéra du peuple», PHAËTON, tragédie lyrique de Lully créée en 1683 sur un livret de Quinault, est inspiré des Métamorphoses d’Ovide. Il raconte /’histoire d’un héros qui n’est rien moins que le Fils du soleil.
Hélas pour lui, le Fils du plus puissant des dieux (Phaeton) se trouve être de condition mortelle. Il a donc de ce Fait, interdiction de conduire le char solaire. Mais un jour, pour briller aux yeux de la princesse d’Egypte qu’il entend séduire dans l’idée de monter sur le trône de ce puissant pays : il décide de passer outre l’interdiction divine. A conduire donc sans autorisation paternelle /es chevaux de Feu, il commet l’acte Fatal. Sa chute, provoquée par un orgueil démesuré manque de Faire périr la planète.
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version Opéra 1993
Cette mise en scène était une commande de l’Opéra de Lyon à l’occasion de l’inauguration de son nouveau Théâtre, repensé sur les bases de l’ancien, par l’architecte Jean Nouvel.
“Phaéton” de Lully est l’opéra qui a été proposé à Karine Saporta à l’occasion de cette inauguration.
L’argument de l’opéra
Phaëton, fils du Dieu du soleil et Epaphus, fils de Jupiter, briguent la main de Libie, fille du puissant roi de l’Egypte; le premier par ambition et poussé par sa mère devenue l’épouse du roi, le second plus par inclination.
Phaëton élu, Epaphus fait intervenir sa mère Issis – elle refuse son agrément religieux à l’union et défie son rival en mettant en doute sa filiation divine.
Phaëton convainc son père de le laisser conduire le char solaire.
Par défaut de maîtrise, il manque embraser la terre; Jupiter le foudroie.
Une vision de Phaëton
Cieux, heures, saisons, temps, planètes, soleils, fusions… voici Phaéton .
Phaéton, le feu. Phaéton, la lumière.
L’orgueil démesuré… Cet orgueil l’amenant à demander au dieu Hélios son père, le droit de conduire le char du soleil.
Acte auquel un dieu seul aurait pu aspirer.
Phaéton humain, trop humain…
prenant ainsi le risque d’embraser la terre.
L’histoire de Phaéton est belle, étincelante …
C’est le mythe, peuplé de dieux, de déesses et de culture gréco-latine. Mythe d’incandescences et d’océans, qu’il importe de raconter avec éclat.
Phaéton, il faudra faire une oeuvre glorieuse …
puisque de gloire il s’agit.
De gloire, de superbe …
… Quelle que soit l’évocation du roi soleil cachée derrière les notes et les mots …
De gloire et de superbe retentit l’opéra de Lully.
Roi soleil… insolent qui à lui se mesure.
Surnommé pour son succès immédiat, l’opéra du peuple, “Phaéton” fait surgir le point de vue d’un dieu sur les planètes, sur les astres et le ciel.
Ciel enflammé, ciel azuré …
Ciel déchaîné en un courroux contre les humains présomptueux …
Soleils.
Soleils baroques.
Soleils intemporels.
Karine Saporta / Septembre 92
Extraits de presse au sujet du spectacle :
“Phaéton libère sans résistance un univers onirique aérien, où le plaisir de la danse et du chant, n’admettant aucun contrepoint morbide, impose au langage obsessionnel de Karine Saporta une profonde métamorphose…
Au plus loin de la reconstitution et de la démarche historique, l’opéra baroque est à Karine Saporta un miroir tendu vers elle-même, et ce jeu de reflets réciproques cristallise, au-delà de tout souci de fidélité formelle, les éléments vitaux de l’opéra baroque : l’ornement comme vertige et non décoration, les jeux de la séduction comme espace apprêté pour le plaisir, le corps comme image participant aux enjeux assumés du désir, et non comme valeur morale … Phaéton, dans la convergence des enjeux d’une époque et de l’autre, retrouve la puissance charnelle et le souffle qui ont, sans aucun doute, porté son auteur d’un autre temps.”
Isabelle Ginot
“… Dans ce climat de merveilleux engendré par Lully, tout est à la mesure, disons plutôt la démesure de l’art saportien. Le côté spectaculaire y est poussé à son ultime développement ainsi que les jeux de machinerie et d’effets spéciaux aidant à la constante métamorphose de l’espace : démultiplication de niveaux, créations de paliers et de niches, portiques et trapèzes propres aux acrobaties aériennes, jeux de miroirs et effet de transparence de la géode…
Comme si, à l’étroit dans le cadre de la danse contemporaine, l’art de Saporta pouvait prendre pleinement sa dimension et son sens dans une mise en scène lyrique. C’est tout au moins ce qui s’est passé avec Phaéton où elle a eu l’intelligence de ne pas séparer le chant du divertissement chorégraphique puisque tout est danse d’un bout à l’autre du spectacle. Un spectacle de l’excès qui lui convient parfaitement. ”
Lise Brunel